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 L'expérience intime du cancer .

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Denis
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Denis


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Date d'inscription : 23/02/2005

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MessageSujet: Re: L'expérience intime du cancer .   L'expérience intime du cancer . Icon_minitimeDim 26 Fév 2012 - 7:26

Article dans un journal

QUÉBEC - Le 16 avril 2007, Louis Turmel, 22 ans, apprenait, dans une salle de couleur drabe qu'il avait un cancer généralisé. Cinq ans plus tard, après avoir valsé avec le spectre de la mort, son médecin devrait lui annoncer que son calvaire est terminé.

« J'avais un choriocarcinome, une tumeur non séminomateuse qui est très rare. Mes deux poumons étaient atteints de multimétastases, j'avais une coulée de 14 centimètres dans le ventre, un rein affecté. Le médiastinal était aussi atteint et j'avais des métastases susclaviculaires », énumère le jeune homme, aujourd'hui âgé de 27 ans.

Aussi poliment invité par la mort, plusieurs auraient succombé. Pas lui. Chance? Insouciance? À quelques mois de la délivrance, le jeune homme ne sait toujours pas pourquoi il a réussi à s'en sortir.

« J'ai tellement reçu de chimiothérapie qu'à la fin, mon corps n'était plus capable d'en prendre… », a-t-il raconté, le regard perdu dans le vide.

Carolanne

Une petite fille, une enfant « sans cheveux » rencontrée au hasard des couloirs de l'hôpital, a aussi bousculé ses idées préconçues.

« Pour elle, les médecins n'avaient toutefois pas beaucoup d'espoir… Plusieurs mois après notre rencontre, elle est entrée dans ma chambre… Elle était blonde. Elle m'a tendu la main en me disant que, pour elle, le cancer était fini. Elle se rappelait de mon nom… », a-t-il relaté, ajoutant que cette rencontre avec Carolanne avait été décisive dans son combat et que l'un des seuls regrets qu'il avait, c'était qu'elle ne le sache pas.

« La vie est précieuse »

L'autre regret qui l'habite est en lien avec ses proches, à qui il croit avoir fait beaucoup de mal sans le vouloir.

Toutefois, malgré la douleur, la peine et les heures sombres, il n'en veut pas à la vie de lui avoir fait ce cadeau empoisonné.

« Tant qu'un fil nous tient encore, il ne faut pas baisser les bras. Il ne faut jamais oublier que, demain matin, qu'il pleuve ou qu'il fasse soleil, la vie est précieuse, fragile comme du verre, chiante par moments, mais qu'il vaut mieux en profiter pendant qu'on en fait encore partie. »



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La définition du cancer qui a affligé Louis Turmel
Le choriocarcinome non séminomateux est un cancer des testicules qui se produit dans les cellules qui fabriquent les spermatozoïdes.
C'est un cancer agressif qui a tendance à grossir rapidement et à se répandre ailleurs dans le corps comme dans les poumons, le foie, les os et le cerveau. Il touche plus souvent les hommes dans la trentaine.

Voici sa propre définition du cancer.

« Le cancer, c'est perdre ses cheveux, 40 livres et quelques amis. C'est aussi avoir mal à la vie, mais ce n'est pas juste ça, le cancer.

C'est se lever tous les matins avec un goût de fer dans la gueule, avec des veines éclatées et les bras mauves.

C'est de ne pas savoir si, demain, on va nous annoncer la mort entre deux patients. C'est trois litres de médicaments par jour, des cauchemars et un mot qui fait peur autour d'une table pendant un souper. »
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Denis
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MessageSujet: L'expérience intime du cancer .   L'expérience intime du cancer . Icon_minitimeVen 15 Fév 2008 - 13:38

Ce sont des extraits d'une entrevue livrée sur l'expérience du cancer écrit dans un livre par un femme, ça semble bien...


Vous n’avez pas eu peur de la mort ? Vous en parlez finalement très peu dans votre livre.

– Pourquoi avoir peur de la mort ? L’un des paradoxes de cette maladie, c’est que l’on y pense très peu ! Ce qui prend le pas, immédiatement, c’est la lutte contre les effets secondaires de la chimiothérapie. C’est cela que l’on cherche à prévenir et à soigner, beaucoup plus que le cancer, qui reste, lui, très abstrait. Mais la vie l’a toujours emporté.
Pendant cette année singulière, je suis morte et j’ai ressuscité à de nombreuses reprises. Après ma sortie de l’hôpital, ou après les terribles nausées des chimios, la vie est revenue, à chaque fois, avec une extraordinaire fulgurance : à travers les couleurs de la forêt d’automne, le sable sous les pieds, le bruit de la mer… Dans ces cas-là, on ressent l’ivresse, le sentiment d’exister beaucoup plus fort que les autres. Qu’est-ce que j’ai été heureuse, alors! J’ai souvent débouché une bonne bouteille pour fêter ça.
Après cette année singulière, comment débute l’année suivante ? L’après-traitement est souvent difficile à vivre, entend-on.

– Pendant dix mois, on se bat contre un ennemi bien identifié. Les rythmes des séances de soin sont très rassurants psychiquement, car on est bercé, on n’ignore rien, grâce aux informations données par les médecins, des effets secondaires. L’année suivante, on vous déclare « en rémission ». On vit dans un entre-deux malcommode. Je fais aussi un bilan. Le cancer ne m’a pas changée : il m’a confirmée dans mes choix, il m’a prouvé que j’étais solide. Le cancer fait grandir et mûrir les autres, ceux qui vous aiment.

Ne vous sentez-vous pas plus vivante ?
– Bien sûr. On gagne une qualité de vie supérieure à regarder la mort en face plutôt qu’à la supporter dans le dos! Et c’est la proximité de la mort qui rend l’existence si colorée. « Accepter sa propre mort et ne pas s’y engager », comme je l’ai écrit : c’est jouissif.
Grâce au cancer vous avez, écrivez-vous, perçu « les limites et l’immensité de la féminité ». C’est-à-dire ?
– Quand le corps est atteint à ce point, vous vous regardez dans le miroir, le sein en moins, vous entre-apercevez les vraies limites de la féminité. On est une femme avec deux seins : c’est la réalité, reflétée dans le regard de l’autre. En revanche, je perçois, avec encore plus d’acuité qu’avant, le féminin en moi. Même après avoir subi ces blessures intimes persiste le désir impérieux de faire corps avec la nature, de m’occuper de mes proches…
Cette plénitude, que je relie si profondément à la féminité, s’est exacerbée. Ce cancer, qui m’a fauché un sein, n’a pas amoindri la femme que je suis. Je me serais bien passée de cette maladie. Mais quand je réfléchis, j’y ai gagné une jouissance profonde de la vie. J’en ressors plus vivante – et encore plus femme.

(1) Une année singulière avec mon cancer du sein, éditions Albin Michel.


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